Épisode 1 - Analysis paralysis, ce qui t'empêche de prendre des décisions

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Retranscription 👇
Bienvenue dans Et si on en jouait, le podcast qui t'invite à faire du plaisir le cœur de ton entreprise.
Je suis Doria alias l'Enjouée, créatrice de solutions ludiques éditrice et experte en gamification. J'aide les entrepreneurs a ajouter la pincée de fun qui manque à leurs entreprises pour qu'elles soient encore plus savoureuses.
Dans ce podcast découvre comment développer une vision ludique de l'entrepreneuriat et comment créer des expériences engageantes pour tes clients et clientes grâce aux solutions ludiques.
Paré·e au décollage ? C'est parti ! 🚀
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Salut salut, tu écoutes actuellement l’épisode 1 du podcast Et si on en jouait ? C’est le premier épisode avec du contenu croustillant et j’espère que tu vas te régaler !
J’ai décidé de commencer fort avec au menu, un sujet de choix pour nous entrepreneur·es : la prise de décision.
À la fin de cet épisode tu trouveras quelques tips sur comment faciliter, soulager ou dédramatiser la prise de décision en t’inspirant des stratégies que j’ai développé en jouant à des jeux.
Tu salives déjà ? Alors à table !
En tant qu’entrepreneur·e, tu passes ton temps à prendre des décisions.
De la plus insignifiante à la plus capitale.
De la couleur du fond de tes carrousels Insta à l’embauche de salarié·es en passant par les investissements et les décisions stratégies.
Parfois même entre le fromage et le dessert, au moment de te coucher, au beau milieu de la nuit, sous la douche, Une décision par ci, une décision par là.
Bref, en tant qu’entrepreneur·e, tu prends des décisions tout le temps, tous les jours, et de tous types.
Et là, un jour, tu dois prendre cette décision.
Tu étudies tous les aspects, toutes les options, les conséquences, les avantages, les inconvénients, les tenants et les aboutissants. Tu anticipes les obstacles, les réussites, les imprévus, les contrariétés, les résultats. Tu analyses dans tous les sens pour être sur·e de prendre la bonne décision et…
Rien ne se passe.
Impossible de trancher.
Et tu repars en boucle dans l’analyse. 🤔
Tu ré-étudies tous les aspects, toutes les options, les conséquences, les avantages, les inconvénients, les tenants et les aboutissants. Tu ré-anticipes les obstacles, les réussites, les imprévus, les contrariétés, les résultats. Tu ré-analyses dans tous les sens pour être sur·e de prendre la bonne décision et…
Toujours rien.
Impossible de trancher.
Et c’est reparti pour un tour d’analyse. 🤯
Ça te parle ?
Je te présente l’Analysis Paralysis.
Je te l’accord ça sonne un peu comme comme une incantation tout droit sortie de Harry Potter ?
“ANALYSIS PARALYSIS” 🪄
Je suis actuellement en train de faire un geste avec une baguette imaginaire mais, of course, vous le voyez pas. *raclement de gorge*
Autrement appelée la Paralysie d’analyse, l’Analysis Paralysis, décrit un moment où une analyse trop poussée peut amener à se sentir paralysée, ce qui implique qu’aucune solution n’est trouvée ni aucune action n’est entreprise.
En PNL (Programmation Neurolinguistique pour les intimes), on utilise parfois le modèle TOTE, acronyme de Test Operate Test Execute. A l’origine le TOTE a été défini par George Miller, Eugene Galanter et Karl Pribram en 1960 dans le livre “ Plans and the structure of behavior” - (Les plans et la structure du comportement) pour définir une “unité comportementale” c’est à dire un comportement qui forme un tout.
Ce modèle a été repris dans le champs de la PNL par John Grinder, Richard Bandler, Robert Dilts et Judith Delozier (des pontes de la programmation neurolinguitique quoi). Iels l’ont utilisé pour définir les processus mentaux éxécutés par chacun et chacune d’entre nous lorsqu’on agit en vue de réaliser une action définie.
Plusieurs variantes existent et notamment celle où le premier T devient Trigger, c’est à dire déclencheur pour arriver sur Déclencheur > Opération > Test > Sortie.
Dans la prise de décision, comme pour tout processus mental mise en action, on passe par ces 4 phases. Une phase déclencheur, une phase d’opération, une phase de test et une phase de sortie. Ces 4 phases peuvent s’enchaîner très rapidement et ne durer que quelques secondes ou millisecondes. C’est pour ça que tu t’en rends pas forcément compte de ce processus d’ailleurs.
Si on prend un exemple dans l’entrepreneuriat ça pourrait donner ce qui suit :
Un opportunité pour mon business se présente (ça c’est le déclencheur) > J’analyse le pour et le contre, je collecte et traite de l’information (ça c’est la partie opération) > J’évalues si j’ai suffisamment d’éléments pour prendre une décision (le test) > Je tranche et j’acte une décision (c’est la sortie).
Si pendant la phase du test, celui-ci n’est pas satisfaisant alors on recommence la phase d’opération jusqu’à ce que le test soit concluant.
C’est tout à fait normal de recommencer ou de poursuivre l’étape d’opération jusqu’à ce que le test soit validé et qu’on puisse sortir du processus.
Ce qui pose plus problème c’est quand la boucle se répète, se répète, se répète, encore et encore et encore. Sans réussir à sortir. C’est ça l’Analysis Paralysis. C’est quand on arrive pas à sortir de la boucle entre l’opération et le test, alors il n’y a pas de sortie, donc pas de prise de décision et pas de mise en action. Tu es donc paralysée.
Dans le monde du jeu, ce concept, cette expression est utilisée quand un joueur ou une joueuse met TROIS PLOMBES à jouer. Il ou elle est québlo face à son écran, sa console ou son plateau de jeu et tout le monde s’impatiente autour de la table.
Et oui, peut-être suis-je sujette à l’Analysis Paralysis ludique aussi. Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi ce sujet. 😀
Je l’observe chez moi, en jouant, dans ma vie perso et dans ma vie entrepreneuriales dans les situations suivantes :
La première situation dans laquelle je l’observe c’est quand j’ai trop de choix possibles devant moi. Je suis alors tentée d’analyser toutes les issues possibles de toutes les options possibles. C’est un comme si j’essayais de suivre le chemin de toutes les ramifications des branches d’un arbre une à une pour voir où elles mènent. Explosion de cerveau garantie.
La deuxième situation c’est quand je cherche à identifier avec une certitude ABSOLUE, LA solution parfaite, THE ONE, THE BEST. Pas une solution potable, pas juste une bonne solution, non, non, la meilleure solution possible. C’est des moments dans lesquels, pour je ne sais quelle raison, la seule solution acceptable est la solution parfaite. Et ça met une pression de dingue.
La troisième situation c’est quand je ne dispose pas de toutes les informations, soit parce qu’une partie est cachée ou manquante ou soit parce que tout ne dépend pas de moi. Dans un jeu je peux avoir des adversaires dont je ne connais pas les prochains moves et au final la situation de l’instant T sera peut-être complètement chamboulée après le tour de ma voisine.
La quatrième situation c’est quand je suis très fatiguée ou que j’ai déjà pris tellement de décision que je n’ai plus de jus pour une de plus. J’imagine que tu as déjà vécu ça, ces moments où il ne faut plus rien te demander, même pas ce que tu as envie de manger parce que là haut ton cerveau est tout sec, ou en mode encéphalogramme plat.
Quel que soit le contexte de son apparition, la paralysie d’analyse se pointe quand la peur de commettre erreur potentielle prend le pas sur la valeur réelle ou la réussite potentielle.
Et d’après moi, cette peur est favorisée par les contextes que je viens de te présente : trop de choix, recherche de la perfection, absence de contrôle ou d’information, surcharge ou fatigue mentale.
Je sais qu’on parle d’entrepreneuriat et de jeux par ici, néanmoins j’ai envie de te partager une de mes expériences les plus intenses d’Analysis Paralysis, et elle n’a à voir ni avec l’un ni avec l’autre. Rien de grave, je te rassure. C’était juste un long moment de solitude.
Je suis sensible à la thématique de l’écologie, du développement durable etc. Il y a quelques années, j’ai entamé une transition progressive et semée d’embuches pour faire évoluer mes habitudes de consommation vers quelque chose de plus respectueux et durable. Dans ce contexte, il y a beaucoup de décisions à prendre et ce n’est pas toujours évident.
Je me rappelle d’une fois en particulier où j’étais au supermarché.
Au rayon fruits et légumes. C’était une période où j’étais très radicale dans ma transition. Et j’avais loupé le marché, je crois.
Je voulais des fruits, je ne sais plus lesquels mais on a qu’à dire que c’était des clémentines.
J’étais devant le rayon et j’avais le choix entre :
des clémentines bio sur-emballées dans un carton et un sachet plastique ;
des clémentines françaises pas bio potentiellement couvertes de pesticides et boostées par des techniques très énergivores ;
des clémentines étrangères pas bio potentiellement cracra et qui ont traversé une partie du globe pour venir jusqu’à moi.
Peut-être que certain·es d’entre vous pourrons me donner le meilleure choix à prendre dans ce cas là, mais moi, ce jour là… je suis restée comme un rond de flan dans le rayon fruits et légumes. Raide comme un piquet pendant 30 min. A générer des émissions carbones à coup de recherches Google pour trouver des infos, sous le regard d’un employé un peu inquiet.
Et finalement, je suis partie sans clémentine. 🤷♀️
Dans cet exemple, je n’avais (et n’ai toujours pas) accès à toutes les informations qui me permettraient de jauger, d’estimer et de choisir la meilleure décision possible, ou en tout cas, ici, la moins pire.
Après m’être frottée de nombreuses fois à l’Analysis Paralysis, en jeu, hors jeu, et dans le boulot, dans le perso, j’ai développée des stratégies pour la contrer et sortir de cette boucle infernale.
Comme promis, je te partage ces quelques tips, ces quelques stratégies, qui je l’espèrent, pourront t’aider.
En fonction de ta situation, de la décision que tu dois prendre et de ton mood du moment, pioche celle qui est le plus adaptée, et n’hésites pas à faire des combo si nécessaire.
1/ Se dire qu’on fait toujours le meilleur choix à l’instant T
Un des mantras de la PNL c’est “Chacun fait toujours le choix le mieux adapté parmi ceux disponibles.” Ca veut dire qu’on prend la meilleure décision possible avec les ressources, les informations, et le contexte que l’on au moment de prendre la décision. Donc ça sert à rien de se culpabiliser à postériori, ni avant même d’avoir agit.
2/ Se rappeler que la perfection n’existe pas
Et qu’il est très difficile de savoir si une solution est la meilleure solution avant de l’avoir essayée. La théorie c’est bien, mais la pratique c’est mieux. Quand on joue pour la première fois à un jeu, on va tenter une stratégie. Tant qu’on ne l’a pas essayé jusqu’au bout, on a pas de garantie qu’elle réussisse ou qu’elle échoue.
3/ Définir la priorité
C’est à dire, définir ce qu’il est le plus important pour toi, de conserver, d’éviter, de protéger ou de réaliser, en prenant cette décision. Dans ton activité tu peux être amenée à prioriser la solution la plus rapide, la moins chère, la plus rassurante, la plus écologique, la plus fun, la moins risquée, etc. Mois par exemple dans les jeux, quand je coince j’ai tendance à favoriser l’option la plus originale parce que je trouve ça fun. Mais dans mon entreprise, mes priorités varient.
4/ Diminuer le nombre d’options
Si tu débordes d’options, fais des coupes franches. Tu peux par exemple procéder par élimination. Quelle est la solution que tu veux le moins ? Et petit à petit, tu réduis le champs des possible et tu faciliteras la comparaison entre les solutions restantes.
5/ Te mettre dans une dynamique d’itération
La création de jeu de société passe par des cycles d’itération. J’ai une idée de règles, je crée un prototype, je le teste, je vois des pistes d’amélioration, je fais des ajustements, et je recommence une phase de test etc. Au moment de prendre une décision, tu peux te mettre dans cette dynamique d’itération.
Choisis de tester une solution et d’ajuster si nécessaire. Alors oui, s’il s’agit d’acheter un local ou toute autre action un peu définitive ce sera peut-être un peu complexe à mettre en place.
Mais pour tout ce qui tourne autour de la création de tes offres, de ta communications, de ton organisation, de tes process etc. Imagine, teste, ajuste, recommence. Le fait d’accepter de ne pas avoir la solution définitive peut décoincée ton processus de décision.
6/ Diminuer le nombre de décision par jour
Plus tu prends des décisions au quotidien, plus cela peut être difficile de trancher le moment venu. Si tu peux, limite le nombre de décision que tu prends par jour pour laisser respirer ton cerveau et lui permettre d’être à peu près frais et dispo quand il s’agit de se positionner.
Pour cela, essaye de ne pas surcharger tes journées, organise tes objectifs de manière à les répartir dans le temps, prends des temps de respiration. Bref, essaye de faire en sorte de ne pas être en ébullition permanente. Je sais, c’est pas toujours évident…
7/ Laisse le dernier mot au hasard
Pas complètement non plus. Mais par exemple, si tu hésites entre deux ou trois options qui ont chacune des avantages et des inconvénients, tu peux faire un pile ou face, tirer une carte ou lancer un dé et voir le résultat.
Si tu es soulagé·e par le résultat, alors c’est cool, c’est le bon choix. Si le résultat te contrarie, que tu aurais préféré l’autre, et que tu crèves d’envie de relancer le dé pour changer le résultat… alors tu sais que ton cœur penche dans l’autre direction.
Personnellement, je fais ça avec des dés et ça m’aide bien.
Pour conclure, l’Analysis paralysis peut se pointer dans un jeu comme dans tous les domaines de ta vie, et parfois même quand il s’agit d’une décision parfaitement anodine comme le parfum de ta glace à l’italienne.
Quand tu sens que tu es coincé dans la boucle d’analyse, le fait de repérer que tu es en prise avec cette paralysie de l’analyse, c’est déjà la première étape.
Ensuite, pioche dans les stratégies que je viens de te partager pour la contourner.
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C'est aussi important pour moi que ce podcast soit une interface d'échange et de discussion. De temps en temps, je ferai un épisode à partir d'un sujet proposé par un auditeur ou une auditrice, et aussi des épisodes Foire Aux Questions.
Donc si tu veux, tu peux me soumettre une question ou un sujet en lien avec la création ou l'édition de jeux, la gamification, les serious games, le mindset ou l'entrepreneuriat.
Pour ce faire tu peux m'écrire sur contact@doria.roustan.fr ou remplir le formulaire de la boîte à sujet.
Tu peux également me suivre e/ou me faire coucou sur les différents réseaux sociaux : l'Enjouée sur LinkedIn et @doria.enjouee sur Insta et Facebook.
Je mets bien sûr tous ces liens dans la description de cet épisode.
Ça y est je crois que j'ai tout dit pour cet épisode pilote/découverte.
Je te remercie sincèrement et chaleureusement de l'avoir écouté jusqu'au bout et surtout j'espère qu'il t'a donné envie de découvrir la suite.
Si jamais tu es déjà fan et que tu as envie de soutenir le podcast tu peux d'ores et déjà lui attribuer le meilleur score sur ta plateforme d'écoute et me laisser ton avis.
Ça lui permettra d'aller à la rencontre de nouvelles oreilles et ça me fera très chaud au cœur.
Je te dis donc à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures ludiques
Allez bisous. 😘